Vous êtes Tourangelle, Tourangeau ? Vous voulez savoir de quelle(s) politique(s) est fait votre présent ? Vous voulez comprendre l’avenir qu’on vous fabrique à Tours et alentours ? Alors n’hésitez pas un seul instant ! Courez lire « Le vide à moitié vert. La gauche rouge-verte au pouvoir : le cas de Grenoble », publié en 2021 par l’équipe du journal Le Postillon. Il ne coûte que 10 euros et on peut le trouver en librairie, le commander auprès des éditions Le monde à l’envers ou via le journal qui vaut franchement aussi qu’on s’y abonne.
Pierre Bitoun
Vous êtes Tourangelle, Tourangeau ? Vous voulez savoir de quelle(s) politique(s) est fait votre présent ? Vous voulez comprendre l’avenir qu’on vous fabrique à Tours et alentours ? Alors n’hésitez pas un seul instant ! Courez lire « Le vide à moitié vert. La gauche rouge-verte au pouvoir : le cas de Grenoble », publié en 2021 par l’équipe du journal Le Postillon. Il ne coûte que 10 euros et on peut le trouver en librairie, le commander auprès des éditions Le monde à l’envers ou via le journal qui vaut franchement aussi qu’on s’y abonne.
Tonique et documenté, truffé d’humour et de sens, l’ouvrage synthétise et démystifie les 6 années (2014-2020) du premier mandat d’Eric Piolle (EELV) et de ses alliés de gauche dans la capitale iséroise. Si la gauche rouge-rose-verte tourangelle rassemblée autour d’Emmanuel Denis (EELV) depuis 2020 n’est évidemment pas un simple décalque du cas grenoblois, on ne peut manquer d’être frappé par les ressemblances de part et d’autre de cette diagonale du vert. De la CSP d’origine des deux maires (l’un était ingénieur chez Hewlett-Packard, l’autre chez STMicroelectronics) au contenu de leurs programmes respectifs, de leur vitrine démocratique « participative » aux liens « co-construits » avec les multinationales, de l’accélération de la gentrification à une culture du pouvoir égocentrique, souriante et tartufe, le mimétisme est manifeste. Présent, résonant partout ou quasi partout. Jusqu’à ce titre du 12ème et dernier chapitre qui résume bien la commune tromperie : « Du Vert à moitié vide au vide à moitié vert ».
Un mimétisme présent partout ou quasi partout… S’il est un domaine de parfaite proximité, identité, c’est bien sûr celui, ô combien central, du langage. De l’éco-novlangue de bois pour être plus précis. « Une langue, peut-on lire p. 66, qui a beaucoup énervé Pierre Lazare, un de nos contributeurs occasionnels. Presque à chacune de nos entrevues, il s’excitait : "non mais t’as vu la nouvelle vidéo de Piolle sur Facebook ? J’en peux plus de ses discours, de ses enchaînements de mots qui ne veulent plus rien dire". Alors pour le numéro 36, il a proposé au Postillon un générateur de discours. (…) Son utilisation est toute simple : vous alignez n’importe quels mots les uns à la suite les uns à la suite des autres et vous êtes presque sûr d’obtenir un passage d’un discours de Piolle ou d’un de ses adjoints. ». Il n’y a ici rien à changer sinon Piolle par Denis et s’amuser ensuite avec ce générateur fort bien conçu :
Au total, c’est donc un livre de grande lucidité politique que nous offre Le Postillon. Car, par-delà tel ou tel exemple, ce qu’il nous aide à comprendre c’est combien, à Grenoble, Tours ou ailleurs, l’accession de ces nouveaux élus au pouvoir correspond au moins autant à une prise de conscience du problème écologique qu’à une nouvelle étape de la marchandise capitaliste.